inside your mind (eliott)

partiels qui se terminent, et donc les derniers cours de l'année qui semblent attirer qu'une moitié d'étudiant. ceux qui reviendront l'années suivante, ceux qui garderont ces mêmes cours, ceux qui veulent se faire bien voir des prof, essayer de rattraper leur année dans un sursaut de miracle, ceux qui n'ont rien à faire d'autre. et toi. toi qui n'a toujours pas encore mit le doigt sur ce que tu allais faire des congés d'été. c'est pas comme si bosser sur ta thèse allait te prendre suffisamment de temps. le reste de l'année il te faut deux autres cursus pour te maintenir à minimum occupé et la tête stimulée alors ce n'est pas un stage à mi temps dans un cabinet d'architecture qui va aider. tu pourrais repenser à donner des cours Romy; mais sérieusement on te prend déjà assez pour un lycéen venu découvrir sa future université, t'as pas envie de devoir en plus expliquer à ces débiles les principes de la finance simplifié pour idiot qui ne te parleront que de Wall Street et des fluctuations de la bourse. t'as presque songé à en écrire un livre, avant de te souvenir que ça existe vraiment les finances pour les nuls. tu termines d'annoter un truc sur ton papier posé à côté de ton ordinateur. "relire passage sur ce qu'il dit de Sara." t'as les fesses installées pas si confortablement sur ce siège depuis deux heures et tu continues de réfléchir à ton plan de thèse, et aussi celui de ton été. c'est un cours d'après partiel, tu peux te permettre de lui apporter qu'un tiers de ton écoute, c'est déjà beaucoup pour un cours à ce stade de l'année. t'as plutôt l'impression qu'il essaye par tu ne sais quel miracle, d'inculquer aux derniers survivants de l'années, des détails qui a répété au moins trois fois dans l'année. tu voudrais bien lui dire de passer au dessus, que s'ils ont pas capté les trois premières fois c'est pas au détour d'un soleil de début juillet que ça viendra. mais ce n'est pas le sujet du cours et tu t'es toujours formellement imposé d'interrompre un cours que pour une raison importante, sauf question du dit prof. mais aujourd'hui mr Allen semble pas forcément enclin à la réflexion commune mais plus lancé dans un monologue, dans le fond assez intéressant avec quelques noms qui finissent gribouillé sur ta feuille pour aller en savoir plus. tu surlignes quelques notes sur ton ordinateur, avant de te remettre à jouer avec ton stylo, l'écoutant parler en te disant que tu dois vraiment trouver un angle plus judicieux pour ne pas avoir à mettre les pieds même de très loin dans un truc aussi banal que Wall Street pour un sujet de doctorat en finance. y'a pas à dire ce Eliott Allen réussit toujours à te faire trouver des noms de gars que tes yeux ont survolés mais que t'as même pas prit le temps d'explorer leur travaux. tu devrais moins dormir la nuit, mais tu refuses de te priver de huit heure de sommeil sinon tu deviens ingérable même pour pour tes amis. tu finis par soupirer un peu déçu quand il finit par taper dans ses mains et remercier le peu de personnes présentes de leur écoutes. tu termines d'entourer le dernier temps... tes prises de notes étant toujours très cadrées sur ton ordinateur et tes papiers mais jamais sur ces feuilles de brouillons qui reflètent très grandement ce qui se passent entre chacune de tes pensées.

T’as décidé de faire l’examen l’avant dernier cours au lieux du dernier. On t’avait prévenu que c’était une connerie. On t’avait dit que la moitié des élèves ne viendraient pas au dernier cours. Mais t’avais eu cette illusion naïve du prof inexpérimenté de penser que ça pourrait être interessant de revenir sur leurs devoirs. D’expliquer de nouveau les points mal compris par la plupart des élèves. De revenir sur certains éléments de méthode. De pousser un peu plus loins certaines choses qui n’étaient pas indispensables pour passer cette classe mais qui étaient interessantes pour plus tard. Evidemment, ça n’avait pas coupé. Un bon tiers des élèves avaient préféré prendre leurs vacances plus tôt.

C’est tellement étrange de finir ce premier semestre où tu donnes tes cours à toi. Tu rappelles aux élèves de remplir le questionnaire sur ton cours. Tu sais pertinemment qu’ils doivent le remplir pour tous les cours mais ça te permettra de savoir comment t’améliorer pour la suite. La plupart des élèves sont déjà à la porte alors que tu lèves ton regard pour le poser sur Roméo. Un léger sourire se dessine sur tes lèvres. Tu dois avouer que tu as aimé lire ses devoirs, généralement bien meilleurs que ceux de ses camarades. T’as appris qu’il était déjà en master de finance et en double diplôme d’une autre spécialité. Au fond, t’en es pas tellement étonné. T’aurais bien envie de lui demander ce qu’il a pensé du dernier livre que tu lui as conseillé. Il t’avait un peu impressionné quand il t’avait rendu celui que tu lui avais pressé aussi rapidement. T’avais pensé un instant qu’il ne l’avait juste pas lu. Que ça ne l’avait pas tellement intéressé. Mais si. Il l’avait lu. Vite.

Tu l’observes un instant ranger ses affaires. Il n’y a déjà plus grand monde dans la pièce. Personne ne semble l’attendre. Faut dire, il a pas l’air de parler beaucoup aux autres. Tu t’en veux presque d’avoir remarqué ça. Comme si tu accordais plus d’importance à un élève qu’aux autres. Mais c’est juste qu’il est intéressé. Bien plus intéressé que la plupart des autres élèves. Puis, il est intéressant aussi. A exprimer ses idées sans filtre. Même si t’es souvent en désaccord. Peut être que c’est ça aussi qui est intéressant. Etre en désaccord. Le dernier élève quitte la salle quand tu finis par ouvrir la bouche « Alors, tu as fini le livre que je t’ai conseillé finalement ? »

tandis que chacun reprend le fil de sa vie à une vitesse folle, toi tu te presses pas tellement, terminant de ranger ton stylo avant d'appuyer sur ta touche enregistrer sur ton ordinateur et d'abaisser l'écran. les bruits des conversations viennent rompre le silence courtois qu'il régnait durant tout le cours, et tu ne prêtes même pas une seule attention aux paroles qui fusent un peu autour de toi, entre quelques personnes que ce soit pour commenter ce qui vient de se passer ou juste se raconter des anecdotes dont tu n'as que faire. t'es dans ton monde comme toujours, n'ayant pas vraiment pris le soin durant le semestre d'essayer de te lier à quelqu'un de ce cours. c'est pas que tu ne souhaites pas Romeo, seulement t'es un peu difficile à suivre quand on commences à comprendre que ce cursus n'est qu'un détail parmi tes autres diplôme. et puis toi et la sociabilité... Alors, tu as fini le livre que je t’ai conseillé finalement ? tandis que tu t'occupes de ranger ton ordinateur dans ton sac, le silence qui t'entoure se fait plus important quand la voix d'Eliott traverse la pièce. tu remarques d'un simple regard que t'es seul dans la pièce dernier retardataire à fuir la classe. puis il y a tes yeux qui viennent se poser sur ton interlocuteur un peu plus loin... seulement quelques rangées. tu n'aimes pas être devant. sa question te revient, alors que tu hoches doucement la tête faisant tomber les boucles de tes mèches de cheveux peu coiffés. oui, désolé de pas l'avoir ramené plus tôt, j'ai été pas mal pris par mes partiels ces derniers temps.. tu répliques en même temps que ta main plonge dans ton sac pour récupérer le dit objet en question... que tu as relu trois fois pour être sincère. t'as beau ne pas être bête, il y a des notions qui t'ont demandé plus de recherches, plus d'attention et de relectures après être allés te renseigner. et puis surtout parce qu'il n'a pas eut tord de te le prêter, ça t'a plu. en me renseignant sur des détails je suis tombé sur ton émission. enfin les podcast que tu fais. "être tombé dessus" se traduit clairement chez toi par être remonté jusqu'au tout premier et les avoir écouté comme divertissement durant une semaine complète peu importe ce que tu faisais à côté. tu contournes ta table pour te rapprocher du brun alors que tu lui tends le bouquin docilement. mais il y a un truc qui me travaille depuis... t'as été adopté par ta famille ? Romeo, les deux pieds dans le plat, aucun tact et détour. faut dire que ça va faire une semaine que tu tournes ça dans tous les sens; et puis à force d'entendre sa voix posée dans tes oreilles te tenir compagnie pendant tes journées, ça n'a pas aidé à te le faire sortir de tes pensées. tu fixes tes pupilles vertes sur son visage, ton regard trahissant un réel intérêt dans ta question comme si ça te concernait presque autant que lui.