fire fade (desi)

milieu de journée. elle soupire, bobby. alors qu'elle vient tout juste de terminer seulement la première partie. les traits de son visage un peu tirés. un peu marqué. y a le temps qui use. qui laisse sa trace. mais elle n'entend rien bobby. ferme les yeux. comme elle sait si bien le faire. comme elle a apprit à faire. parce que tout devient supportable. rapide coup d'oeil sur son portable. midi. large baraque qui se dessine dans son dos, qui se dresse comme une ombre. job qui se chevauche. mais bobby, elle ne se plaint pas. bobby, elle ne dit rien. parce qu'elle en a besoin, de ces deux jobs à mi-temps. parce qu'elle a besoin de cet argent. depuis qu'elle a décidé de grandir. depuis qu'elle a touché l'indépendance du bout des doigts. elle a pas de temps à perdre, alors qu'il est bientôt l'heure de se rendre au garage. sourire au coin des lèvres. parce qu'elle est contente, la brune, de s'y rendre. malgré le travail que ça demande. malgré les muscles qui tire. le souffle qui se saccade sous l'effort. parce qu'elle s'y sent bien, là-bas. entre ses carcasses qui reprennent vies sous leurs doigts. les moteurs qui vrombit. les peintures qui s'écaillent. alors y a les pas pressés qui s'additionnent. vite. plus vite. frêle silhouette qui s'arrête à peine pour acheter de quoi manger. besoin de reprendre des forces. un casse-croûte pour la route. rapide. toujours plus rapide. elle se presse bobby. besoin d'être irréprochable. besoin de bien faire son travail. parce qu'il n'y a plus qu'à ça qu'elle se raccroche. reconnaissance qu'elle déguste, gratitude qu'elle dévore. elle a besoin, la brune, de se sentir utile. nécessaire. essentielle. y a le garage qui se dessine au loin, qui se dresse bientôt face à elle. pas qui ralentissent, le regard qui se plissent. parce que ce n'est pas une journée habituelle. parce qu'elle sait pas trop à quoi s'attendre bobby. desi. desi. desi. elle l'entend encore. la voix de sony qui résonne. desi qui revient. desi qui arrive. desi qui sera là aujourd'hui. des jours qui la bassine. sony. desi. et bobby entre tout ça. position bancale. et pendant instant, y a sa mâchoire qui se serre en réalisant qu'elle est éjectable. remplaçable. silhouette qui s'avance, pénètre à l'intérieur. présence qu'elle ressent. présence qu'elle entend. elle le repère finalement. cette silhouette plus mince. cette silhouette qui est nouvelle dans sa rétine. elle approche doucement. presque silencieusement. salut. il se redresse et elle détail le visage inconnu. le fameux desi. bobby. qu'elle se présente. légère distance. elle sait pas trop comment se comporter. nature farouche qui reprend le dessus. prunelles qui observent. tâchent de décrypter. inconnu à l'équation. et bobby, elle n'est pas certaine que ce soit desi.

c'est ton premier jour au garage, depuis ta sortie de prison.
aujourd'hui sony ne sera pas là, des affaires à régler, c'est ce qu'il t'a lancé en engloutissant son café avant de partir comme un voleur. un an que tu n'avais pas les mis les pieds dans l'atelier, et t'as le sourire aux lèvres lorsque tu retrouves les carcasses de voitures. un soulagement quand tu t'aperçois que ta vieille mustang est toujours à sa place, attendant sagement que tu la remettes sur roues. mike's, ça été vôtre sortie de secours, la chance pour vous de faire les choses bien après vos années derrières les barreaux. tu reprends place dans les lieux, tu te balades une bonne petite heure à l’affût de tout les changement que ton frère aurait pu apporté. puis tu te décides enfin à remonter tes manches pour plonger les mains dans le cambouis, une livraison pour cet après-midi c'est ce qu'il y a écrit sur le bon de commande. et la caisse est là depuis une bonne semaine maintenant. alors tu reprends les bonnes veilles habitudes. la mécanique c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. y'a la sono qui tourne, et c'est sur un air de fleetwood mac que tu remontes les pièces une par une. t'es tellement concentré que tu la sens pas la présence derrière toi jusqu'à ce qu'elle n'ouvre sa bouche. salut. tu mets quelques secondes à réaliser que tu n'es plus tout seul puis tu finis par te redresser, les sourcils froncés quand tu poses tes yeux sur la belle plante en face de toi. bobby. qu'elle lâche la femme et tu la détaille entièrement, un fin sourire se dessine finalement sur tes lèvres. il a menti en rien sony, il t'en a parlé de la bombe qu'il a engagé. il t'a même montré un petit aperçu de ce qu'l voyait tout les jours et tu ne retiens pas ton ricanement en repensant à la photo. faudrait qu'elle se retourne pour que tu sois certains qu'il s'agit bien d'elle. mais pour le moment tu lâches tes outils et t'essuie tes mains sur ton t-shirt blanc. tu tends la main pour qu'elle te la serre dans un geste que veux poli. desi. mais j'crois que tu le sais déjà. et tu te détourne un peu trop rapidement pour retourner à tes occupations, juste un dernier serrage de vis. enfin ! que tu t’exclame, puis ton attention se reporte sur elle et la distance qu'elle a imposé entre vous deux. comme si elle pensait ne pas avoir sa place ici, et c'est un peu le cas non ? maintenant que tu es de retour, il n'a plus besoin d'aide sony. j'vais pas te bouffer hein. tu ris, tu fouilles dans ta poche arrière pour récupérer une cigarette bien méritée. tu veux un café ? question rhétorique t'as déjà pris la direction du bureau pour faire couler deux café, clope au bec, la fumée tu la craches un peu partout laissant les effluves de tabac envahir l'espace. tu reviens dans l'atelier et tu lui temps le gobelet. tu veux bien la démarrer. elle faisait un bruit étrange tout à l'heure, j'suis pas encore certain de ce que ça peut être. sourcil arqué, t'attends une réaction de sa part, une façon de la tester, de voir ce qu'elle vaut. savoir si elle n'est qu'un bibelot décoratif ou une apprentie qui en vaut la peine. ou un mélange des deux. nouveau sourire, carnassier cette fois-ci alors que t'avales ton café.

ses yeux qui se plissent. les traits en suspend. elle découvre bobby. un nouveau visage. une nouvelle personne. desi qui se pointe dans son quotidien. qui s'ajoute. s'incruste presque. mais la vérité, c'est que c'est elle l'option facultative. l'inconnu à l'équation qu'on pourrait effacer. présentation brève. rapide. elle arrive pas tellement à dissimuler ce qu'elle ressent, la brune. les questions qui se lisent dans ses prunelles. son corps qui invente sa propre langue. distance qu'elle instaure un instant. mais c'est bientôt sa main qu'elle tient au creux de la sienne. et bobby se dit que c'est sa chance. cette journée avec lui. cette journée sans sonny. parce que desi il est important pour lui. l'influence, aussi. alors bobby, elle a pas le droit de se rater. bobby elle a tout à prouver. son envie. sa détermination. sa place, aussi. prunelles qui fixent. desi dans la rétine. mais y a cette lueur aussi. qui flambe. enflamme tout sur son passage. parce qu'elle a envie de réussir, bobby. envie de lui prouver qu'elle peut rester aussi. envie de se prouver quelque chose à elle aussi ? desi, mais j'crois que tu le sais déjà. lips vives qui s'étirent. impossible de l'ignorer quand on traîne un peu trop avec sony. enfin ! desi comme un magicien. répare les vieilles âmes. fait vrombir les moteurs du bout de ses doigts. elle hausse un sourcil, bobby. observe. apprends. c'est pour ça qu'elle est là après tout. bobby comme une élève. son regard qu'elle capte vers elle. j'vais pas te bouffer hein. elle hausse un sourcil. yeux qui jaugent. elle sourit un peu, bobby. tu veux un café ? même pas le temps de répondre. de rétorquer. desi qui s'éclipse comme de la fumée. bien serré. qu'elle siffle du bout de ses lèvres. puis y a la fumée du tabac qui vient jusqu'à elle. ses lèvres qui se plissent. pulsion. elle a envie de s'en griller une aussi. sa main qui glisse dans la poche arrière de son jean. cigarette coincée entre ses lèvres. café au creux de la main. merci. elle lance. desi comme un mélange d'essence, de tabac et de caféine. drôle d'assortiment. une gorgée de café. une taffe de tabac. regard plissé naturellement qui glisse sur les carcasses métallique. et sur desi, aussi. tu veux bien la démarrer. elle faisait un bruit étrange tout à l'heure, j'suis pas encore certain de ce que ça peut être. regard qu'elle saisit. qu'elle attrape. et elle comprend, bobby. qu'elle a pas le droit de se louper à cet instant précis. bobby testé. elle sourit, la brune. parce qu'elle a envie de lui montrer. de voir rien que quelques secondes son expression lorsqu'elle y arrivera. d'acc. fumée qui s'extirpe à la même occasion de ses lèvres charnu et colorés. son dos qu'elle lui présente. ses hanches qui se mouvent de gauche à droite. elle a pas peur d'en faire trop bobby. s'en amuse. en use. parce que tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. frêle corps qui se laisse à moitié tomber sur le siège, la clef qu'elle tourne. premier essaie raté. ses sourcils qui se froncent un peu. puis y a son regard sombre qui croise celui de desi, la clef qu'elle tourne à nouveau. carcasse qui vibre sous ses doigts. moteur qui hurle. c'est dur. puissant. et bobby, elle a presque l'impression d'y entendre sa rage de rester s'y mêler. t'as besoin d'autre chose ? lèvres étirée. regard mi-joueur, mi-intéressée. le sérieux qui se mêle à la provocation. parce qu'elle a envie d'apprendre bobby. parce que ça faisait longtemps qu'elle avait eu envie de se rendre au travail.