› identité: kamila, l’embrassade de lettres qui coulent dédaigneusement le long de chaque aspérité de sa langue. bien trop long pour l’insignifiance confinée dans ses entrailles. mila, bien plus désuet et banal. mila qui s’éteint dans les coeurs, qui s’essoufle entre les respirations. puis y'a
rojas, qui leur illumine l'oeil d'avidité. de l'or à en balafrer la cornée, à en salir la pulpe des doigts. le cynisme des uns, son aversion à elle. semblant de perfection, de cette silhouette d'une famille trop illusoire.
› âge, date de naissance: petit à petit, poussière des réminiscences de ces
vingt-trois années qui s’entassent le long de l’échîne, alors que la symphonie de son existence a exhalé ses premières notes un
douze avril. › signe astrologique: bélier.
› lieu de naissance, origines: les rythmes latins qui vrombissent dans l’hémoglobine épicé. c’est les couleurs de l’
espagne qui balafrent sa peau brûlée par l’astre solaire, seule preuve de ses origines ibériques, couplé à la sonorité guturale de son nom. parce que ses opales n’ont connu que les couleurs de
crescent heights, et ses semelles ne se sont éraflées qu’à son asphalte chaud.
› emploi, études: elle aime ce goût rance qui nimbe les papilles quand les billets brûlent une dernière fois les doigts avant d’aller se lover dans d’autres paumes. elle aime la sérénade erratique des coeurs lorsqu’ils abandonnent leur dernière once de fatuité pour une poignée de jetons rutilants, émeraude ou même anthracite.
joueuse de blackjack professionnelle, l’adrénaline nichée au creux des veines et la défaite douce-amère, quand les milliers se réduisent à des poussières.
› orientation sexuelle: elle aime ce qui déchire le ventricule, qui érafle âprement les lèvres. parce qu'elle les mérite pas, les amours qui décrochent la lune et font convulser de tendresse. non, elle mérite
le néant et la compagnie des ombres. peu importe qu’elles prennent des couleurs d’aurore chaude et nacrée, ou bien celle des orages diluviens aux tonnerres graves. le choix n’est motivé que par ce culte céleste loué à l’auto-destruction programmée, si les corps prennent les contours squelettiques de l’abîme et que les bouches déposent le goût de la poussière au palet, c’est tout son être qui frémit. elle se dope à l’amour avec date de péremption, juste pour en écorcher les lettres avec la conviction du beau, sans savoir qu’au contact de ses doigts l’eden est transformé en pandémonium.
› statut civil: un soupçon de beauté dans la laideur, quand les bouches s’écharpent pour diluer le venin. partager un goût de cyanure coupé aux cendres d’une passion brasier. pour amorcer l’explosif que son souffle attise, c’est l’oeil du cyclone qui suinte des pulpeuses juste avant que les flammes ne corrodent le reste. et c’est toujours le même ballet. s’aimer jusqu’au trépas, les ongles qui grattent le tempo contre les flancs, obsidiennes filtrées à la passion brute, jusqu’à ce que le tempo s’emballe et que la mélodie ne devienne dissonante. mais toujours ils dansent, tous les fantômes à la veine cave drainée, fracturée entre ses deux mains.
› traits de caractère: elle a pas l'âme belle. elle a ces sourires fendus. des mots à en fusiller l'allégresse. une ribambelle de saloperies coincées sous les ongles. véritable décharge des cœurs qui n'fonctionnent pas correctement, plus. le sien est assourdissant, lui siffle le requiem aux notes dissonantes. toujours les même, entêtantes. elle en connait chaque trémolo, chaque mesure qui bave. chaque silence écorchant. la musique est moche, érafle les tympans. mais le maestro n'est qu'un enfoiré, n'est-ce pas? de la noirceur déposée sur les poumons et des promesses mutilées en bout de bouche. joyeux mélange de banalité et de fantastique, mila. mais quand le ciel est sombre, goût d'autodestruction qui lui ravage le palet. l'hécatombe des sens, noyés sous l'épaisse couche de goudron carbonisé d'une gitane lovée au bec. opales creuses, comme ce trou qui rogne ses côtes.