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 end of the road (nikos)

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Gemma de Salm
- mante religieuse -
Gemma de Salm

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MessageSujet: Re: end of the road (nikos)   end of the road (nikos) - Page 2 EmptyLun 12 Fév - 7:23

Il prononce son nom entier, rictus aux lèvres et elle est ridiculement fière de l'avoir amusé, même l'espace de trois secondes. Ça la fait sourire. Nikos observe son pull à lui autour de ses épaules à elle, et elle sait qu'ils pensent la même chose au même moment, occurence tellement rare lorsqu'il s'agit d'autre chose que de sexe, voire carrément inédite. Des mois de fausse communication, de mauvais timing, une incompréhension enrageante qui pousse à la folie, qui s'estompe doucement dans l'odeur de désinfectant. Ils songent tous les deux qu'elle, dans ses fringues, anneau au doigt, c'est calmement anormal, une fissure dans le continuum espace-temps. Elle a envie de lui dire de profiter du spectacle car lui et l'hôtesse d'accueil de l'hosto seront les deux seules paires d'yeux à jamais le voir. Elle se demande s'il a remarqué que ce pull n'a rien d'anodin, que ce n'est pas un bout de tissu qu'elle porte, mais leur foutue mythologie dotée de deux manches et d'un col. C'est le pull qu'il portait cette nuit là, à l'entrepôt. Peut-être que, après avoir observé le sang de Nikos tournoyer contre la porcelaine blanche et disparaître dans les tuyaux, elle eut besoin d'une preuve tangible qu'il avait été plus que vivant. Qu'elle avait été là pour le constater. Que même à son échelle, même avec ses limitations, elle en avait fait partie. Elle est exténuée, elle faiblit, ils sortent tous les deux de ce qui fut probablement la nuit la plus longue de leurs existences respectives, elle a pas la force de batailler. Par miracle, il ne l'oblige pas à le faire. Il signe sans attendre une réponse de sa part qu'elle ne donnera de toute façon pas et elle a l'impression que c'est un cadeau magistral qu'il lui fait. Gemma n'a ni la force ni l'envie d'expliquer le comment, le pourquoi, le putain de désespoir qui devait déborder de sa voix au téléphone, la détresse qu'on pourrait couper au couteau - et fuck, le molosse avait bel et bien essayé - pour que sa mère mette en branle ses pouvoirs diplomatiques no questions asked. Sans même demander de quelle importance jouit ce type dont elle n'a jamais entendu parler dans la vie de sa fille, celui qui pousse Gem la farouchement autonome à appeler à l'aide. Le formulaire, une fois signé, disparaît à nouveau dans son sac qu'elle dépose au pied du lit. Cette paperasse sacrée est trop précieuse pour qu'elle la laisse traîner où que que ce soit. Loin d'être candide, elle sait que le sujet n'est pas clos, que Nikos lui offre une trêve et non pas une reddition mais elle n'en a franchement rien à faire. Forte de sa position au sommet de l'ascendant moral - il n'a pas cru sérieusement qu'elle allait obéir son décret insensé de le laisser se vider de son sang au pied du billard sans  appeler une foutue ambulance, tout de même ? - si ce débat doit voir le jour, elle saura l'accueillir. Bien sûr, qu'il soit tout à fait malléable aurait été trop beau pour être vrai. Elle roule des yeux devant l'emploi du présent, de l'affirmatif, le sans équivoque de son injonction. Tu restes tranquille. Tu me laisses m'en occuper. Dans ses rêves. Un sourire amusé se fraie un chemin jusqu'aux lèvres de Gemma, même ici, même maintenant. "C'est si mignon. T'as cru que t'avais ton mot à dire." Ce qui, pas plus tard que quelques heures auparavant, aurait été combustible pour un brasier, revêt une toute autre apparence désormais. Une autre conversation pour d'autres versions d'eux, les mots de Gemma sont espiègles et non menaçants. Rien de plus qu'une observation : il est allongé, une aiguille dans le bras, n'a pas la moindre idée d'où trouver son agresseur, quel pouvoir s'imagine-t-il bien avoir sur un duo de justicières qui traquent les monstres depuis des années ? Aussi égocentrique que soit la réflexion - après tout, Gemma n'a jamais prétendu ne pas l'être - Nikos n'est pas le seul à avoir été abîmé ce soir. Elle était terriblement plus jeune en quittant le Sinners, la veille. Le couteau papillon lui a volé ça. Ce qu'il lui restait d'indifférence. La possible vengeance serait personnelle, narcissique. Nécéssaire. Ce connard au portefeuille noir, elle le hait. Elle le maudit. Elle le plaint. Elle l'oublie, à l'instant où Nikos l'attire vers lui. Elle ignore si c'est le lit d'hôpital qui l'oblige à se laisser faire, ou le fait que l'heure tardive, le sang et la peur parlent plus fort que toutes les raisons pour lesquelles elle ne devrait pas s'autoriser à en avoir envie. Cette aura mystique que partagent les hôpitaux et les cimetières, le pouvoir de dévêtir, de retirer le superficiel, de réduire les gens à leur vérité nue. La raison précise pour laquelle Gemma évite consciencieusement ces deux endroits. Il est allongé, ébréché, recousu, pansé, et elle a l'impression que c'est elle qu'on a ouverte. Elle plonge dans le contact de Nikos, baptême cérémoniel entre la lune et ses doigts, elle est à bout et elle veut se reposer de quatre heures d'angoisse, de trois mois de mépris, de cinq ans de fuite. Elle ferme les yeux, s'accorde un peu de l'oxygène muet et lumineux entre eux. Est rappelée aux néons par une caresse métallique sur son poignet. Instinct animal, les doigts de son autre main se crispent sur les draps de coton blanc, sa bouche s'entrouvre, langue pressée contre les dents, prête à prononcer le premier d'un chapelet de non, refus en bloc, exactement comme la dernière fois qu'il a tenté de s'approcher d'un peu trop près. Elle ne sait pas ce que ce geste veut dire et elle ne veut pas le savoir, elle ne peut simplement pas accepter une telle offrande, elle s'apprête à le clamer haut et fort, des tremblements dans la voix, mais elle est coupée dans son élan. Par les mots de Nikos. Par l'hôpital et son sérum de vérité. Par la douceur du métal et le fait qu'il n'y a qu'une poignée d'heures devenue éternité, à cet endroit, c'était son groupe sanguin qu'elle portait comme un bijou. "Tu me dois rien. Je l'ai fait par égoïsme. Rien d'autre. J'attends aucune reconnaissance." Sa voix s'est perdue quelque part entre ses tripes et ses lèvres, sa grande déclaration s'échappe en un murmure saccadé. Elle croise brièvement le regard de Nikos, baisse les yeux, reprend sa respiration, se lève. En quelques enjambées, elle est à l'entrée de la chambre et sans doute que ce simple geste en dit trop long, ôte toute prétendue nonchalance à ce qu'elle espérait détaché mais elle n'a pas le choix. Elle a une question à lui poser et elle refuse qu'il déchiffre son visage lorsqu'elle aura rassemblé le courage nécéssaire pour le faire, alors elle pousse l'interrupteur. Les néons décèdent paresseusement. Nikos est enveloppé dans la lueur cotonneuse de l'extérieur, striée par les stores, et le clignotant bleu des appareils médicaux. Avant de se laisser le temps de changer d'avis, avant d'opter pour le fauteuil en skaï et probablement contre toute indication du personnel hospitalier, elle grimpe dans le lit à ses côtés, précautionneuse de ne pas réveiller sa plaie. Elle pose sa tête sur l'oreiller, ferme les yeux, sait qu'elle devrait le laisser dormir que family only, il a besoin de repos mais, et elle, alors ? N'en mérite-t-elle pas un peu aussi ? "J'ai besoin de savoir quelque chose." Transie par la peur, elle chuchote. Cale sa respiration sur le bip régulier des moniteurs. Gemma se mord la lèvre, déglutit, gagne du temps. Il y a cette alarme dans le fond de son crâne et elle ne voit pas comment lui donner forme, quels mots lui accoler. "Tout à l'heure. Pendant que -" elle qui ne s'est jamais avérée précieuse, princesse des coups et des entailles, refuse tout à coup de prononcer les mots disgracieux. Elude. "Tu as souri. T'as fermé les yeux. Tu n'as pas -" même dans un souffle, hésitantes, les paroles foutent le feu à sa gorge "lutté." Comment peut-elle espérer une réponse alors que ce n'est même pas une question, mais elle est incapable d'aller plus loin. Elle s'arrête ici. Il s'est fait poignarder par une lame sale, dans son propre bar, en tentant d'interrompre une mêlée, qui est-elle pour lui dicter ce qu'il aurait dû faire, comment il aurait dû réagir, comment peut-elle seulement savoir qu'elle se serait montrée vicieuse et véhémente à sa place sans en avoir jamais fait l'expérience - tout ça, elle s'en rend compte. Quand bien même, ça l'a frappée de plein fouet dans la cage d'escalier. Recroquevillée sur la treizième marche. Et peut-être qu'elle imagine totalement la satisfaction angélique sur le visage de Nikos que, du reste, elle évitait autant que possible de balayer du regard. Mais il a souri. Tandis que son sang disparaissait, magma gracieux entre les doigts de Gemma. Il a souri ce même sourire qu'elle l'avait vu arborer à l'entrepôt alors qu'elle enfonçait un flingue dans sa cuisse. Elle sait déjà que ça la hantera bien plus longtemps que le rouge sous ses ongles, bien plus profondément que les sanglots de Blondie. Ce sourire. Celui d'un homme qui a aperçu la sortie et qui est pressé de s'en aller.
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Nikos Avergopulos
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MessageSujet: Re: end of the road (nikos)   end of the road (nikos) - Page 2 EmptyMar 13 Fév - 2:25

Charbons ardents, il avance en toute connaissance de cause et attend que la sentence tombe et elle ne le loupe pas parce que de toute manière, comment l'inverse aurait-il possibe ? Elle se lève d'un bon, piquée, décharge électrique invisible à l'oeil nu mais palpable pour lui qui sait. Il ferme les yeux un instant, le remord qui le submerge. Il l'a encore perdu. C'est trop pour elle et pourtant ça sera jamais assez pour lui. Il avait juste besoin de rééquilibrer la balance, qu'était-il désormais face à celle qui n'avait pas hésité à se plonger dans le carmin pour le faire subsister alors qu'il n'était rien ? Un soupir à fendre l'âme et l'esquisse de règlement de compte interminable qui se profile. Elle prétend l'avoir fait pour elle, par égoïsme. Presque par convenance s'il suit son raisonnement. Justification qu'il balaye d'un revers de la main imaginaire. Lui faire croire qu'elle a joué au poker avec la faucheuse juste pour le goût du défi n'a aucun sens pour lui et il sait qu'elle vient de lui servir encore un mensonge en tenue de soirée. Gemma De Salm n'avait jamais fait dans l'altruisme, encore moins lorsqu'il s'agissait de la gente masculine. Tu sais que c'est faux. Il n'en rajoutera pas plus, il n'a pas la force, pas l'envie, il sait qu'elle sait, elle sait qu'il sait. Ce n'est pas le moment, ça ne l'est jamais d'ailleurs, mais cette fois-ci c'est différent. Leurs conflits énergivores se heurtent au pas de la porte de sa chambre d'hôpital, refoulé à l'entrée car ce bref échange qui aurait normalement suffi pour constituer un combustible ne provoque même pas une seule étincelle et se meurt entre eux. Avant qu'il n'ait le temps de comprendre ce qu'il se passe, Gemma contrôle de nouveau l'espace-temps, la lumière n'est plus et la chambre est désormais peuplée d'ombres inquiétantes pour ceux qui évitent l'obscurité. Ambiance lunaire et naturellement évolue au milieu de ce peuple nocturne angoissant la silhouette de Gemma qui vient finalement s'allonger à ses côtés, il se pousse, croit à un moment d'accalmie. Il soupire d'aise à présent, à l'idée qu'elle puisse lui offrir enfin un sommeil réparateur, telle une berceuse enfantine et rassurante mais fidèle à elle-même, c'est des aiguilles qu'elle lui plante dans le cerveau, l'obligeant à remettre la machine en branle et à se replonger dans les abysses de lui-même. Parce que si elle a besoin de savoir quelque chose c'est que la réponse est dangereuse, car elle ne demande jamais rien, encore moins lorsqu'elle sait que la réponse ne va pas lui plaire ce qui empire prodigieusement le tout. Il s'attend à n'importe quoi, à tout mais pas à ça. Souffle coupé, les yeux grands ouverts fixant le plafond, une table d'autopsie a désormais remplacé son lit d'hôpital et c'est Gemma qui a revêtit la blouse de légiste. Il l'imagine aisément scalpel en l'air sur le point d'ouvrir son âme avec l'excitation du scientifique qui va trouver des réponses, qui va confirmer ou infirmer toutes ses hypothèses de la vie dans la mort. Il sait bien pourtant que si il y a bien une seule personne sur terre à qui il ne pourra pas faire peur c'est bien elle. Il sait qu'il peut dire la vérité, celle qui n'intéresse personne sauf elle parce que c'est la seule à l'avoir remarqué. Il est incapable de la regarder, il préfère ne pas lire l'expression sur son visage quand il lui répondra parce qu'il pouvait tout briser en un quart de seconde s'il n'utilise pas les bons mots. La dernière chose qu'il veut est perdre en force devant elle. Et pourtant, une fois le choc de la question passée la réponse apparaît comme une évidence presque douloureuse, une évidence qu'il évite, qu'il ne veut pas s'avouer. Qu'il a passé sa vie à contourner depuis le décès de sa mère. Est-ce qu'elle allait vraiment lui faire dire à haute voix qu'il n'avait aucune raison de vivre valable ? Est-ce qu'elle tenait vraiment à ce qu'il explique à quel point son existence n'avait aucun but ni sens depuis la mort de sa mère ? Il a soudainement l'impression que le lit n'est plus là pour le soutenir et qu'il dégringole dans un trou noir sans fond.  J'ai l'espoir que ce qu'il y a après soit mieux que ce qu'il y a ici. Il parait que l'espoir fait vivre, dans mon cas j'dirais plutôt que ça gomme la peur de mourir. Il marque une pause, hésite une poignée de seconde puis renonce à lâcher la suite. Il peine à croire ce qu'il est en train de confier et qu'il n'aurait jamais osé dire à haute voix autre part que dans l'obscurité de cette chambre d'hôpital aux côtés de la fille qui l'avait retenu ici-bas quand il fantasmait à l'idée de partir autre part. La possibilité qu'il en avait enfin fini avec tout ça, qu'il allait enfin trouver le repos était si séduisante. Le calme, le silence pour toujours. Personne n'avait idée d'à quel point la mort lui apparaissait charmante, lui à qui on n'avait jamais appris à aimer la vie mais plutôt à comment la subir sans ployer. Jamais il ne la provoquerait, jamais il ne voudrait forcer leur rencontre car Nikos n'était pas de ceux-là mais il ne déclinerait jamais un rendez-vous fixé au gré du destin. Un rendez-vous manqué grâce à l'intervention de la tornade incandescente. Elle avait mis le doigt sur sa part sombre avec une facilité déconcertante, un talent qu'il aurait préféré ignorer. L'impression désagréable d'être percée à jour, lui donner encore un peu plus d'armes si un jour elle décide de de le blesser. Et ces dégâts là ne disparaîtraient pas avec une perfusion et du fil à recoudre. Mais ce soir, Nikos a envie de croire qu'elle n'est pas de l'autre côté du flingue, il a envie de croire que cette nuit elle sera uniquement de l'autre côté du lit.
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Gemma de Salm
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MessageSujet: Re: end of the road (nikos)   end of the road (nikos) - Page 2 EmptyMar 13 Fév - 10:09

Elle ne lui pose jamais de questions, Gemma. Leur contrat tacite a toujours fonctionné dans un brouillard relatif, moins ils en savent, mieux c'est. Moins ils en savent, plus c'est facile de faire de la dernière fois leur dernière fois. Ses interrogations sont d'ordre pragmatique, t'es seul ce soir, vodka ou jack, ta caisse ou ta chambre, jamais personnelles, rien qui ne s'accroche, rien qui ne colle aux paupières le lendemain matin. Sauf que ce soir, elle y a droit. Elle s'en donne la permission et tant pis pour Cece, tant pis pour elle-même et toutes les promesses qu'elle s'est faites. Elle a vu à l'intérieur de lui, littéralement, chair ouverte sous ses doigts fébriles. Il vaut mieux qu'elle sache maintenant. Qu'elle gratte avant qu'il ne soit trop tard, qu'elle creuse jusqu'à trouver les ossements qui la forceront à reculer. C'est le seul foutu espoir qu'il lui reste désormais, blottie contre lui, son prénom gravé autour du poignet. Quelque chose de grand, de rédhibitoire, d'extérieur, parce qu'elle s'est bel et bien acharnée à chercher une raison pour mettre les voiles sans regarder en arrière et le résultat est parlant. Blottie contre lui. Son prénom autour du poignet. Majestueux temple à sa force de volonté inexistante. Lorsque les mots qu'elle espère cathartiques s'échappent des lèvres de Nikos, contre toute ses propres prescriptions, elle sonde son visage du regard. Les yeux de Nikos sont sur le plafond mais son attention l'a perforé, est passée à travers, se balance quelque part dans le cosmos. Pour la toute première fois, elle s'est approchée et elle a l'impression qu'il la fuit. Elle sait qu'il parle de loin, d'une dimension dont elle n'a pas les clés. Elle ne cherchera pas à s'y frayer un chemin. Il l'abandonne sur le palier et c'est sans doute pour le mieux. Ainsi, quand le soleil se lèvera, il restera quelqu'un pour le tirer du bon côté. Pour le ramener à ses propres poumons. Elle hoche la tête dans la pénombre. Battement d'ailes d'un papillon sur l'oreiller frais. Presqu'imperceptiblement, vague timide qui ne se propage même pas jusqu'à sa nuque. Elle sait qu'il percevra le geste, qu'il sentira ses cheveux lui chatouiller le menton, qu'il saura ce que ça signifie. Accusé de réception muet, la seule façon de conserver la dignité de l'aveu qu'il vient de lui faire. Elle n'a rien à répondre à une abysse pareille, elle n'ose même pas se pencher au dessus du garde-fou, elle a peur du vide. Elle s'accorde peu d'introspection en règle générale, la grande prêtresse de la lune a peur du noir. Elle est vive et vivante, Gemma, le coeur qui bat trop fort et les dents qui rayent le plancher. Elle ne comprend pas l'espoir dont il lui parle, il est antithétique à ses yeux, dangereux et désespéré. Elle a une collection impressionnante de certitudes, mais si une trône au dessus du reste, c'est bien celle-ci : elle n'a rien vécu. Vingt-deux piges à l'abri de tout, entre Benjamin Franklin et des hectolitres d'amour inconditionnel. Ce n'est pas se frotter à la détresse qui risque de lui ouvrir les yeux, de rétablir l'équilibre cosmique, même si ce n'est pas faute d'avoir essayé, de s'y être fendu les paumes. Ses doigts frêles se faufilent entre eux jusqu'à effleurer le front de Nikos, replacent une mèche de cheveux et s'attardent un instant dans la sensation soyeuse avant de descendre jusqu'aux cernes sous ses yeux, contact frais sur la peau fatiguée. Il est tard, il est tôt, il somnole, elle s'autorise tout. Se laisse aller à tous les plaisirs coupables qui revêtiront une odeur de danger au réveil. "Dors. T'en a besoin." Trois battement de coeur et un murmure au goût d'excuse. "Je bouge pas." Elle ignore si elle veut le rassurer ou s'en convaincre. Ses antécédents sont tout sauf irréprochables. Dans le fond, elle ne sait même pas s'il la veut ici. Ses actions semblent le dire à demi-mot, mais la raison pourrait être tout à fait différente, l'ombre poisseuse de ce monstre qu'elle refuse de laisser s'immiscer entre eux, maladroit et malhonnête, la gratitude. Elle était sincère en lui disant qu'il ne lui est redevable de rien. Car là, tout de suite, y a trop de choses qu'elle veut, elles dansent dans son ventre et se tapissent sous sa langue. Elle veut un début, une fin, lui, plus de temps, l'amnistie, un peu de chance, du pouvoir. Elle veut tout, elle veut trop, et la reconnaissance est le seul cadeau dont elle ne veut pas.
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